Pas le temps
En bref
Les biais cognitifs en création de site internet peuvent parfois booster l’expérience utilisateur ou accélérer les décisions, mais ils peuvent aussi freiner l’innovation et conduire à des choix discutables. Les connaître et les maîtriser permet de mieux comprendre les facteurs qui influencent la conception, d’ajuster les décisions stratégiques et de créer un site plus efficace pour son audience.
Les biais de cet article
- Biais de familiarité / Effet d’exposition
- Nom anglais : Mere Exposure Effect
- Wikipédia – Effet de simple exposition
- Biais d’autorité
- Nom anglais : Authority Bias
- Wikipédia – Biais d’autorité
- Biais de rareté / Principe de rareté
- Nom anglais : Scarcity Effect ou Scarcity Principle
- Wikipédia – Influence et manipulation (Principe de rareté)
- Biais du statu quo
- Nom anglais : Status Quo Bias
- Wikipédia – Biais du statu quo
- Biais de contraste / Effet de contraste
- Nom anglais : Contrast Effect
- Wikipédia – Effet de contraste
- Biais de confirmation
- Nom anglais : Confirmation Bias
- Wikipédia – Biais de confirmation
- Biais d’ancrage / Effet d’ancrage
- Nom anglais : Anchoring Bias
- Wikipédia – Effet d’ancrage
- Biais des coûts irrécupérables
- Nom anglais : Sunk Cost Fallacy
- Wikipédia – Biais des coûts irrécupérables
- Biais d’aversion au risque / Aversion au risque
- Nom anglais : Risk Aversion
- Wikipédia – Aversion au risque
Dans la continuité de notre article sur l’influence des biais dans la création de logos, nous allons maintenant examiner les biais cognitifs en création de site internet. Certains peuvent accélérer la prise de décision ou renforcer la cohésion d’un projet, tandis que d’autres ont un impact relativement neutre. Enfin, certains biais freinent vraiment la créativité et l’efficacité. Pour mieux les comprendre, nous distinguerons ceux qui peuvent être considérés comme « positifs », ceux « sans conséquences » majeures et, enfin, ceux qui s’avèrent « négatifs » pour le projet.
1. Les biais cognitifs « positifs »
Ces biais, lorsqu’ils sont maîtrisés, peuvent apporter un bénéfice réel à la conception du site. Attention toutefois : « positifs » ne signifie pas qu’ils sont infaillibles, mais plutôt qu’ils peuvent servir de levier favorable si on en est conscient et qu’on les utilise à bon escient.
a) Le biais de familiarité (ou effet d’exposition)
Nous avons tendance à préférer ce qui nous est familier. En création de site internet, cela peut se traduire par l’adoption de conventions d’interface (menus en haut, logo cliquable, etc.). Bien dosé, ce biais facilite la prise en main par l’utilisateur et améliore l’expérience de navigation, car il retrouve des repères qu’il connaît déjà.
» Conseil : utilisez des conventions communes (icône de panier, bouton « Contact »), mais n’hésitez pas à innover subtilement pour vous démarquer.
b) Le biais d’autorité (lorsque l’expert est vraiment compétent)
Le biais d’autorité pousse à suivre la recommandation d’une personne considérée comme experte. Dans un contexte web, s’il s’agit d’un professionnel reconnu (UX designer, développeur expérimenté, expert en performance), ce biais peut accélérer la prise de décision et garantir une certaine qualité.
» Conseil : validez tout de même les choix auprès d’utilisateurs ou via de petits tests A/B, afin de confirmer l’adéquation avec vos objectifs.
c) Le biais de rareté (en marketing ou e-commerce)
La sensation que quelque chose est « rare » ou « en quantité limitée » incite souvent l’utilisateur à passer plus vite à l’action (acheter, s’inscrire, etc.). Employé de manière éthique (par exemple, signaler un nombre réel de places restantes à un événement), ce biais peut booster la conversion.
» Conseil : ne tombez pas dans l’exagération ou la tromperie, au risque de perdre la confiance des visiteurs sur le long terme.
2. Les biais cognitifs « sans conséquences » majeures
Certains biais existent, mais leur impact sur la qualité globale du site et son efficacité reste modéré. Ils peuvent certes influencer ponctuellement une décision, mais sont plus faciles à gérer ou ont un effet limité.
a) Le biais de statu quo
Le biais de statu quo consiste à privilégier les options déjà en place, par facilité ou habitude. Dans la création d’un site, cela peut se traduire par la réutilisation d’un vieux template ou d’un ancien design sans prendre le temps d’explorer de nouvelles pistes.
» Pourquoi « sans conséquences » ?
Ce biais peut freiner légèrement l’innovation, mais il est souvent corrigé à l’occasion d’une refonte ou par l’évolution du projet.
b) Le biais de contraste
Nous jugeons souvent une option par rapport à ce qui l’entoure, plutôt que de façon absolue. En webdesign, cela peut influencer la manière dont on perçoit les couleurs ou les mises en page.
» Impact limité : en général, un test utilisateur ou un aperçu sur plusieurs supports suffisent à repérer si le contraste est satisfaisant (lisibilité, hiérarchie visuelle).
3. Les biais cognitifs négatifs
Enfin, certains biais nuisent réellement à la qualité du site ou à l’efficacité du processus de conception. Ils peuvent entraîner des décisions discutables, ou encore freiner l’évolution du projet.
a) Le biais de confirmation
Nous recherchons les informations qui confirment nos hypothèses initiales, au détriment des alternatives. Dans la création d’un site, on peut ainsi ignorer les critiques ou les retours utilisateurs qui pointeraient une faille.
» Conséquence : on risque de valider un design ou une fonctionnalité qui ne satisfait pas vraiment les besoins réels.
b) Le biais d’ancrage
La première idée ou la première maquette sert de référence implicite, si bien que toutes les propositions suivantes sont jugées par rapport à elle.
» Conséquence : on limite l’exploration de nouvelles pistes, au risque de rester sur une solution « moyenne » ou peu innovante.
c) Le biais des coûts irrécupérables (Sunk Cost Fallacy)
Lorsqu’on a déjà investi beaucoup de temps ou d’argent dans une direction, il devient difficile de l’abandonner, même si elle n’est pas optimale.
» Conséquence : le projet peut s’enliser dans des choix inadaptés, retardant voire compromettant son succès.
d) Le biais d’aversion au risque
Par peur de faire un mauvais choix, on reste trop prudent et on opte pour des designs ou fonctionnalités très génériques.
» Conséquence : le site manque d’originalité et ne se démarque pas de la concurrence.
Conclusion : Maîtriser ses biais pour un site plus performant
En définitive, les biais cognitifs ne sont pas tous négatifs. Certains, bien exploités, peuvent même aider à renforcer l’expérience utilisateur ou à accélérer des décisions judicieuses. D’autres ont un impact limité et se corrigent assez facilement. Enfin, certains biais nuisent vraiment à la qualité de la conception et méritent d’être identifiés et corrigés le plus tôt possible.
Pour y parvenir, il est essentiel de prendre du recul, de varier les points de vue (tests utilisateurs, retours d’experts, expérimentations diverses) et de s’appuyer sur des données objectives. Les biais cognitifs en création de site internet sont à connaître pour obtenir un site internet plus efficace, plus équilibré et mieux adapté aux attentes de votre audience.
Et pour aller plus loin, souvenez-vous que l’audience elle-même est aussi soumise à certains biais. Voilà un sujet qui pourrait bien alimenter un prochain article !